L’écriture d’un premier roman et le métier d’écrivain : entretien avec Ellho

Machine à écrire noire

Cette semaine, j’ai eu la chance de m’entretenir avec Ellho, l’auteur derrière l’écriture du roman Mirifique. Ce livre, le premier de toute sa carrière d’écrivain, a si bien été reçu en France, en 2021, que celui-ci peut maintenant s’investir à plein temps dans l’écriture de son prochain livre. Le résumé de Mirifique se trouve à la fin de l’entretien.

Dans cet entretien, je m’intéresse particulièrement au parcours d’Ellho et à son processus d’écriture et de création. J’en profite également pour avoir son avis sur les dessous du métier d’écrivain et ses conseils pour les aspirants auteurs et auteures.

Un changement de parcours inattendu

DM : Pouvez-vous nous raconter brièvement votre parcours de vie et ce qui vous a amené à vouloir être écrivain?

L'auteur Ellho qui présente son roman Mirifique

Avant de devenir auteur à temps plein, je concevais des serveurs informatiques dédiés aux salles de cinéma pour particuliers. Pendant 10 ans, j’ai distribué ces bijoux technologiques en France et dans le monde. L’arrivée de Netflix et des différentes plateformes de streaming ont partiellement sonné le glas de mon métier.

J’ai saisi l’opportunité de commencer une nouvelle activité, en m’adonnant à mon autre passion, l’écriture. Déjà, à l’adolescence, je rédigeais des nouvelles et des poèmes, pour le plaisir.

Mes modèles sont entre autres Jules Verne, H. G. Wells, Isaac Azimov, George Orwell ou encore Oscar Wilde.

Comme auteur, le fantastique et la science-fiction m’inspirent et me permettent de parler des sujets de société actuels sous un angle différent et distrayant.

DM : Quel a été l’élément déclencheur pour vous lancer dans l’écriture de Mirifique, votre premier roman ? Et comment vous est venue l’idée de l’écrire?

Cela peut apparaître comme un cliché, mais c’est le rêve d’une cité magnifique qui m’a amené à écrire mon premier roman. Je me suis réveillé un matin avec la trame principale et une vision claire de l’histoire que je voulais conter.

Les dessous du métier d’écrivain

DM : Est-ce que la profession d’écrivain est comme vous vous l’imaginiez?

À vrai dire, je n’imaginais rien en particulier concernant la profession d’écrivain. Pour l’instant, je me vois davantage comme un auteur dont les objectifs consistent à rédiger des histoires pour divertir, faire rêver, amuser et si possible provoquer une réflexion chez le lecteur. Susciter l’ennui serait le pire.

DM : Avec le recul, quels sont les principaux obstacles que vous avez rencontrés lors de l’écriture de votre premier roman? Et qu’est-ce que vous auriez aimé savoir avant de vous lancer dans ce projet?

Quand on est auteur, le temps prend une dimension différente. Dans mon ancien métier, j’avais l’habitude de l’immédiateté à la fois dans la réalisation des serveurs et dans la vente. Écrire un roman demande de la patience, c’est un long travail souvent répétitif entre le premier jet et les nombreuses corrections.

J’aurais aimé en connaître davantage sur le monde de l’édition. (Il en est question plus loin).

DM : Du côté de la vie quotidienne de l’écrivain à temps plein que vous êtes, à quoi ressemble une semaine et une journée de typique de travail?

La plupart du temps, je travaille la nuit. En général, je me détends en écoutant de la musique, cela m’aide à imaginer des situations que je retranscris ensuite. Parfois, je rédige plusieurs chapitres de suite, à d’autres moments j’écris quelques phrases. Par contre, je reste totalement libre, sans m’imposer de rendement particulier, sans me fixer un nombre de mots ni de délais pour finir le roman. Je fais confiance à mon inspiration en attendant simplement qu’elle se présente à moi. Comme les idées peuvent survenir à n’importe quel moment, pour ne rien oublier, je les note immédiatement sur mon pc ou sur un carnet.

DM : Combien de temps vous a-t-il fallu pour écrire votre premier roman?

Entre le premier jet et les corrections, au moins cinq versions ont vu le jour avant le roman définitif. Mirifique m’a pris à peu près 6 mois.

DM : Comment vous êtes-vous senti lorsque vous avez terminé l’écriture de votre premier roman? Et qu’est-ce qui vous a amené à vouloir écrire un deuxième roman?

En tapant les derniers mots, je me souviens avoir été tiraillé entre un sentiment de joie intense, d’avoir achevé mon premier roman, et une profonde tristesse de quitter mes personnages. Après ce sentiment mélancolique vient l’envie de partager son récit et de connaître le ressenti du public.

Quelles sont les qualités et les compétences à développer et à cultiver lorsqu’on veut devenir un écrivain « professionnel »?

Le sens de l’à-propos, la persévérance, la patience, l’humilité, l’observation et une bonne écoute restent, pour moi, des qualités primordiales pour devenir écrivain professionnel.

Comment écrire un roman? Conseils et pièges à éviter

DM : Il existe différentes «méthodes» d’écriture pour penser un schéma narratif. Certains prônent des méthodes qui demandent une planification serrée de toutes les étapes du récit et de la biographie de chacun des principaux personnages, avant même de commencer à écrire. À l’autre extrême, il y a ceux et celles qui écrivent sans rien planifier, suivant leur intuition et leur inspiration. Vous vous situez où? À quoi ressemble votre processus d’écriture?

Je me situerais à la croisée de ces deux méthodes. Voilà comment je procède, j’établis d’abord un résumé de mon histoire, je compose ensuite une structure de la trame avec le nombre de chapitres et leurs titres (souvent temporaires). Pour chaque personnage, j’écris des fiches complètes avec leurs noms, leurs caractères et leurs particularités. Par la suite, je me tiens au plan, en laissant libre cours à l’inspiration pour le reste. Pendant la rédaction de Mirifique, je voyais les scènes comme on regarde un film, puis je décrivais ce que j’avais visionné mentalement.

DM : On dit que la lecture est la principale arme de l’écrivain. Pourtant, on entend parfois des aspirants écrivains dénigrer ou éviter la lecture de romans, par peur de perdre leur «style» en raison de l’influence desdits romans. Que pensez-vous de cette affirmation?

En période d’écriture, j’évite de lire, non pas par peur de perdre mon style, mais plutôt pour garder ma trame en tête sans distraction externe. Cependant, je fais parfois des exceptions, comme avec le roman «Les chats retombent toujours sur leurs pattes» de Serena Davis qui m’a permis de m’aérer l’esprit.

DM : D’après votre expérience personnelle, quels sont les pièges à éviter dans l’écriture d’un premier roman?

Écrire avec une grande sincérité, sans vouloir se donner un style ou en copier un autre, mais en respectant ses convictions, sa vision et sa vérité. Et toujours, penser aux lecteurs avant de penser à son égo.

Concernant le monde de l’édition, si un auteur décide de signer avec une maison, il devra faire attention à la nature du contrat. Le seul contrat intéressant reste celui à «compte d’éditeur». Dans ce cas, l’auteur ne débourse rien, c’est l’éditeur qui prend le risque de sortir le roman parce qu’il croit en son potentiel. Si une quelconque somme est demandée, ce n’est pas un contrat d’éditeur, mais un contrat à compte d’auteur déguisé. Quel que soit le choix de l’auteur, il devra patienter plusieurs mois pour obtenir une réponse de la part d’une grande maison d’édition contre quelques semaines pour une plus modeste.

Voici le résumé officiel du livre Mirifique

«Quatre vingtenaires, aux caractères très différents mais à l’amitié indéfectible, découvrent, le temps d’un week-end en Écosse, «Mirifique», une machine extraordinaire inventée par Darchir Stein et Herbert James Wall en 2058. À quoi sert cette étrange machine ? Suivez Madison Kinnear, la rouquine à la langue bien pendue, Krystal Hay, la femme fatale, le sage Edan Smith et Damian Gunn, l’impétueux séducteur, dans leurs aventures aux multiples rebondissements.»

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Première de couverture du roman Mirifique

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